No pienses en una pelota roja
“No pienses en una pelota roja” 2009. Vidéo. Durée: 8’39”
Une commande du Container: programme de production artistique de L’IGAC, Figueras.
Avec l’aide de la mairie de Toulouse et Mix’Art Myrys.
Un personnage immobile et un aérostat fixent la caméra.
texte:
Au commencement, il y avait deux verbes.
Le premier se compte:
“2 enfants sont morts”
Le second non.
“l’esprit vert parle des odeurs rapides”
Le premier a un seul sens.
Le second, une infinité.
Mais pour compter le premier,
il faut y croire.
“1” il faut y croire!
“0” il faut y croire aussi.
Même si on ne peut les prouver,
on fait des ponts avec.
Et ces ponts tiennent.
Le langage fait des ponts,
peut prouver bien des choses,
mais il ne peut se prouver lui-même.
Le second ne se prouve pas.
Les sens de ses composants se heurtent, s’affrontent.
Autant de fois qu’on lui prête un sens,
on décide d’y croire.
Et si on ne lui en prête aucun,
on lui prête celui de tout ce qui n’est pas le sens…
et c’est immense,
c’est infini,
c’est ce qui sous-tend,
le contre-poids, sa matière noire,
un sac qui grossit à chaque fois qu’on en sort quelque-chose.
Autre problème.
Prenons une bande de moebius
1 côté, une face.
Prenons en juste une tranche.
2 côtés, 2 faces.
En changeant d’échelle, les choses changent.
Elles se contre-disent.
À tout moment,
parler,
c’est recouvrir les voix de ses maîtres.
Il faut…
choisir l’ennemi,
le traquer,
le détruire,
le réhabiliter,
pour enfin le commémorer.
Économie du langage.
Graphique, 2 axes.
“x” le temps
“y” le fantasme
phénomène observé:
Les fantasmes envahissent le marché.
fantasme peur
fantasme richesse
fantasme tuer l’ennemi
fantasme pouvoir
fantasme voiture
fantasme plus
fantasme infini
C’est trop bon!
je veux toucher mes dividendes.
fantasme c’est des images, c’est tout plat Monsieur!
c’est pourquoi fantasme ne s’embrasse pas.
Explosion de la bulle spéculative mythologique.
Le fantasme côte maintenant en négatif.
Tout ce qui est en dessous de zero, c’est l’aspiration poétique.
Alors Katastrophein.
les pensées s’enroulent
la force centripète les pousse vers l’extèrieur
l’attraction les attire vers le sol
elles se brisent sur le réel/langage.
C’est l’accident.