LaMine – 15 Mai 2014 – Utiliser les abeilles comme des capteurs
On oublie souvent à quel point les gestes que l’on peut croire localisés peuvent avoir des conséquence distantes.
Aujourd’hui on a pu constater une mortalité soudaine et importante autour d’une de nos ruches et devant l’essaim qui s’est mis sous le zinc de la terrasse. Une mortalité si subite est le signe d’un empoisonnement. Mais les autres ruches n’ont rien me direz vous? En effet, cela montre que l’empoisonnement n’est pas survenu au rucher mais très probablement sur le lieu où les abeilles ont été butiner. Les abeilles se transmettent par des danses à l’intérieur de la ruche (et donc seulement entre membres de la même colonie), la localisation très précise des lieux de butinage, ceci explique alors que seule deux colonies sur les six soient touchées.
Les colonies d’abeilles sont comme des capteurs qui nous informent de manière parfois très fine sur notre environnement. Un coup de traitement phito d’un particulier au mauvais moment sur sa terrasse ou dans son jardin et c’est une centaine d’abeilles mortes devant nos ruches. Les humains savent aussi décoder les adresses données par les abeilles, et peut-être aurait-on pu retrouver le lieu de l’intoxication en observant les danses. On m’a aujourd’hui posé la question de savoir si elles se communiquaient aussi les endroits à éviter. Je ne sais pas, maisje le saurais peut-être si j’avais mieux écouté Jean-Claude Ameisen.
Que pourra t’on apprendre d’autre sur notre ville? bien des choses certainement surtout si l’on sait rester attentif sans rien chercher de précis, histoire de, comme Sherlock Holmes ne rien rater d’important.
Maintenant il ne nous reste qu’à récupérer un échantillon d’abeilles mortes et à les faire analyser.